Alain de Benoist, Bibliographie
générale des droites françaises, vol. 4, Coulommiers, Dualpha éditions, «
Patrimoine des lettres », 2005, 736 p., 39 €
Ce livre, écrit « en l’honneur de Péguy », est dédié
à Michel Marmin, « marxiste de droite » à qui Alain de Benoist avait déjà dédié
Les Idées à l’endroit en 1979 et Dernière année. Notes pour conclure
le siècle en 2001. Voilà Péguy (re)placé dans les droites françaises et
plus précisément entre Jules Soury, historien de la psycho-physiologie exaltant
la « guerre des races », « athée catholique » maurrassien, et Alphonse de
Châteaubriant, romancier de terroir, « collaborateur catholique ». Ce n’est
pas, hélas, la faute à la chronologie. Du moins y aurait-il eu quelque sens
historique (fût-ce un contresens) à mettre Péguy aux côtés de Drumont et Barrès
(présents dans le volume 1 de la même énorme bibliographie), Sorel et Maurras
(vol. 2), Massis et Bernanos (vol. 3).
Pourtant, une fois faite cette grave réserve
idéologique, force est de constater que, depuis la bibliographie péguienne due
à Pia Italia Vergine et avant celle de nouveau promise d’Italie et à laquelle
nous osons espérer que le décès de Robert Burac n’aura pas mis fin avant
parution, rien ne peut être comparé au très utile recueil de références ici
produites, de la page 413 à la page 588. Au programme, après une introduction
sur l’état de la question : « Œuvres de Ch. Péguy », soit 46 œuvres – sans
les articles – avec toutes leurs éditions ; « Correspondance », qui ne
regroupe cependant que les 17 principaux recueils de lettres, parus comme
livres ; « Préfaces » (il y en a 16), comprendre : celles dues à
Péguy ; « Œuvres complètes, anthologies, morceaux choisis, recueils divers
» (66 références), dont le contenu n’est pas nettement différent de la partie
suivante : « Textes de Ch. Péguy figurant dans les recueils collectifs »
(7). Puis viennent les « Travaux universitaires consacrés à Ch. Péguy » (167,
de la maîtrise à la thèse, mais hélas fourmillant d’erreurs et de manques) et
les « Ouvrages publiés sur Ch. Péguy » : 380 ! La fin est constituée
par une intéressante rubrique « Audiovisuel, discographie, compositions
musicales » (40), par une brève histoire éditoriale des Cahiers de la
quinzaine et des diverses associations se réclamant de Péguy. L’Amitié
Charles Péguy, Le Porche et leurs bulletins y sont présentés sans erreur.
Romain Vaissermann