Jean-Yves Bosseur, Du son au signe. Histoire de la notation musicale, Éditions alternatives, « Écritures », 2005, 144 p. 25 €

 

L’auteur, musicologue et philosophe, à qui l’on doit déjà un Vocabulaire des arts plastiques du XXe siècle, propose ici à tous les mélomanes une brève histoire de la notation musicale, agrémentée de nombreuses illustrations. La langue y est partie prenante, à plusieurs titres : les partitions usent d’une langue symbolique proliférante et sont amenées à transcrire la voix et ses registres (Luciano Berio utilisera même l’alphabet phonétique international), les compositeurs indiquent, dès le XVIe siècle, le tempo de leurs œuvres en toutes lettres (allegro, largo, presto...) puis, au XVIIe siècle, les jeux d’intensité (forte, piano, crescendo...). C’est là qu’intervient la langue italienne, intermédiaire entre la notation abstraite et l’interprétation proprement dite. Mais cette langue internationale de la musique, souvent réduite à des abréviations, laisse parfois place, au XIXe siècle, à un usage poétique (Satie) ou dramaturgique (Beethoven) de la langue maternelle du compositeur, faisant de l’interprète tour à tour un lecteur et un acteur.

 

Romain Vaissermann