Dossier thématique : « Géopolitique de la langue française », Libres. Revue de la pensée française (trimestriel), François-Xavier de Guibert, mai 2004, p. 11-100. – 23 €

Albert BARRERA-VIDAL et Boris COUNE (sous la dir. de), Le français : une aventure, un avenir !, Liège, Éditions Wallonie-France, 2004, 298 p. – 18,50 €

 

D’habitude, les recueils d’articles sont disparates. Ce n’est pas le cas de ces deux livres sur l’avenir de notre langue. Le premier adopte un point de vue presque exclusivement français ; le second, un point de vue francophone et notamment belge (figurent parmi les auteurs pas moins de trois membres de l’Académie… royale de langue et de littérature françaises). Croiser ces points de vue est nécessaire, pour éviter tout malentendu, à qui entend défendre ou asseoir la place du français dans le monde.

Dans le premier recueil, militant, ressortent particulièrement trois niveaux de réflexion. Raphaël Dargent, directeur de Libres, établit avec art un rapide historique des rapports entre État et langue française, Michel Clapié montre le triste sort réservé dans le cadre européen à la proclamation que « la langue de la République est le français », Abdou Diouf détaille les priorités de son action pour la francophonie internationale.

Le second recueil, intéressant dans les aperçus sur le français hors de France, déçoit dans son aspect militant. Mais comment plus de vingt communications, animées pourtant d’un même amour de notre langue, auraient-elles pu éviter des redites ou des contradictions ? Le combat géopolitique pour le français manque peut-être d’un grand homme, d’un visage, d’une voix : l’orthographe a eu son maître Capello et son Bernard Pivot ; l’O.I.F. confie sa présidence à des diplomates consensuels. L’avenir du français passera-t-il par un homme providentiel ?

 

Romain Vaissermann