Joseph Greenberg, Les Langues indoeuropéennes et la famille eurasiatique, préface de Claude Hagège, trad. de l’anglo-américain par Pierre Bancel, Belin, 2003. 400 p. - 24,50 €

 

Le lecteur que l’abstraction d’une histoire de la linguistique au XXe siècle rebutera, liront sans doute avec davantage de plaisir le livre-testament de Joseph Greenberg (1915-2001). Notre langue française paraît-elle un peu perdue dans le sous-groupe italique du groupe indoeuropéen de la famille eurasiatique ? Ce sont pourtant les dernières avancées de la science. Quand l’on se reporte à la période préhistorique, la diversité linguistique présente se recompose en quelques grandes familles de langues. La tête tourne à manier, de part et d’autre du continent eurasiatique, les étymologies parentes : Joseph Greenberg nous parle du jürchen, de l’orotche aussi bien que du louvite ! On ne sent guère rassuré d’apprendre que le selkoupe n’est autre que le samoyède ostiak. Claude Hagège a tout dit lorsqu’il qualifie l’ouvrage de « fascinant » : son auteur, prestidigitateur, force l’admiration même si ses reconstructions ne convainquent pas toujours.

 

Romain Vaissermann