Bernard Moreau-Lastère, Le Français avec juste ce qu’il faut d’anglais, Glyphe & Biotem éditions, « Le français en héritage », 2003. – 29 €

 

Dans la tradition des « Ne dites pas… dites… », l’auteur, membre de D.L.F., à défaut de supprimer la chose, s’attaque au drag-queen, pour rappeler qu’on dirait mieux travesti, s’en prend au dealer, au fast-food et à l’ecstasy pour proposer respectivement qu’on parle d’un « dileur », d’un « croque-minute » (que nous préférons aux « restovite » et « vite-bouffe » suggérés par ailleurs), de l’« extasie », quitte à faire rougir nos correcteurs orthographiques. Si les maux se francisent, les biens en feront bien autant. Inventons la « stylique » ou le « disagne » (design), rappelons « jeu loyal » (fair-play) et « boulin » (bowling). L’art de n’être pas « snob » (que l’auteur reconnaît pour sien) est à coup sûr un « mieux » (must). Plus de trois cent anglicismes sollicitent ainsi une inventivité grâce à laquelle, on le constate, Bernard Moreau-Lastère est, parmi les néologues, en première position (la pole position n’étant pas exactement une « première ligne »).

 

Romain Vaissermann