Jean-Paul NERRIÈRE, Parlez globish, Eyrolles, 2004, 288 p., 18 €

 

Écrit pour décomplexer les moins doués pour l’anglais ou pour l’américain, cet essai a trouvé pour titre un néologisme séduisant censé exprimer ce double constat que beaucoup d’entrepreneurs, d’expatriés et de migrants ont déjà fait depuis longtemps sans jamais oser le formuler : de par le monde, peu d’hommes à l’heure actuelle connaissent l’anglais ou l’américain ; beaucoup en revanche parlent une forme simplifiée d’américain, limitée à 1500 mots d’une prononciation variable et à une syntaxe rudimentaire. L’auteur, ancien vice-président d’I.B.M. États-Unis en charge du « marketing international », en prend son parti et, mieux, s’en réjouit : le globish « nous donne un avantage considérable sur les anglophones qui croient être compris partout, mais ne le sont guère », à cause de leur aisance trop marquée, de leur vocabulaire trop riche. Jean-Paul Nerrière croit possible de défendre le français au niveau international en tant que langue culturelle (sans déprécier d’ailleurs aucune autre langue nationale, tant qu’elle n’est pas impérialiste) tout en contribuant au règne sans partage du globish dans le domaine des affaires. Bref, le règne économique du globish sauverait la diversité linguistique culturelle ; pari risqué, amplement documenté sur une page personnelle : http://jeanpaul.nerriere.free.fr/

 

Romain Vaissermann