Marc FAVRE d’ÉCHALLENS (sous la dir. de), « L’avenir s’écrit aussi en français », Panoramiques, n° 69, 4e trim. 2004, 232 p. – 14 €

 

Outil de propagande désormais indispensable, le dernier numéro de Panoramiques (dernier en date et dernier tout court) contient 201 pages consacrées à la langue française. Soit vingt-cinq contributions qu’inspire une même inquiétude, plus saine qu’une béate inconscience. Il faudrait, pour ne pas être injuste, énumérer tous les auteurs, dont beaucoup prennent à D.L.F. part active. C’est une prose serrée mais illustrée de textes et tableaux, argumentée et tenace, polyphonique mais orientée dans trois directions : elle dresse l’état des lieux du français, dévoile la part maudite de la langue, cet  instrument de domination, puis détaille les moyens de lutte à mettre en œuvre. Marc Favre d’Échallens met les points sur les i : « Il ne s’agit pas de regretter le temps du français triomphant parlé par la haute aristocratie européenne. La langue des élites finissantes et éclairées de la fin du XVIIIe siècle ne peut pas constituer le point d’ancrage du français du XXIe siècle. De même, la langue des hussards noirs de la IIIe République ne peut pas être retenue. Cette école républicaine souvent mythifiée a été aussi, par certains de ses aspects idéologiques, castatrice et réductrice. » L’avenir du français passe bien par le pluralisme linguistique, à condition de ne pas le réduire à ce bilinguisme caricatural où l’anglais est systématiquement présent.

 

Romain Vaissermann