Alain
RIPAUX et Nicolas PRÉVOST, Le Québec, une Amérique française, Visualia,
« Images et souvenirs cartophiles », 2002, 112 p. – 20 €
Curieusement, le livre brosse un rapide portrait du Québec et ne fait que l’illustrer de cartes postales, alors que l’on aurait attendu la méthode inverse : les spécialistes de cartes postales nous eussent probablement plus appris en expliquant les cartes produites, quitte à rappeler en toile de fond l’histoire de la Belle Province. Mais même ainsi conçu, ce beau petit livre consacre un intéressant chapitre aux liens entre le Québec et la langue française (p. 75-82), qu’on complétera avec la tournée de Théodore Botrel au Canada en 1903. On se souviendra, pour mieux garder espoir, des rues de Montréal en 1910, où règne l’anglais, du Premier congrès de la langue française en Amérique (juin 1912) et de l’ambitieuse Association internationale des parlementaires de langue française, qui eut son timbre en 1977, pour fêter ses dix ans, et devint Assemblée (mais assemblée seulement) en 1989. Qu’il est heureux vraiment que le Québec ait reconquis le droit de parler sa « langue royale » : c’est justice. En 1903, le barde breton avait bien raison de remonter le temps : « Je sens, à t’aborder, mon cœur dilaté battre… / Comme battait celui de Cartier le Malouin / En juin quinze-cent-trente-et-quatre ! » |
Romain Vaissermann