François SCHANEN, Parlons luxembourgeois, L’Harmattan, « Parlons... », 2004, 376 p., 31 €

 

Parmi les langues voisines du français, le luxembourgeois fait peu parler de lui. Raison de plus pour saluer cette nouvelle grammaire, enrichie d’un vocabulaire de 51 000 entrées (qui complète le Dictionnaire français-luxembourgeois d’Henri Rinnen), d’une bibliographie et de quelques textes présentant des aspects de la vie au Grand-Duché. Le pays possède une langue nationale (le luxembourgeois, précisément, qu’il faut écrire pour devenir luxembourgeois), mais trois langues administratives : allemand, luxembourgeois et français – les textes législatifs et leurs règlements d’exécution étant rédigés en cette dernière langue. Il est impossible d’évoquer la complexité des situations d’interlocution qu’offre la vie courante. Malgré le multilinguisme et même le multiculturalisme du pays, malgré ses nombreux parlers, le luxembourgeois – garant de l’unité nationale – est une véritable langue, dont cet ouvrage, fruit de trente ans de recherches, contribue à asseoir la légitimité : « Tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais trouvé. »

 

Romain Vaissermann