Chers Amis,
Le numéro
du Porche que vous tenez entre vos mains, conçu et réalisé par Yves
Avril, est dédié à la mémoire de Youri Malinine. C’est grâce à ses bons soins
qu’avaient été obtenues les photocopies du premier article russe publié sur
Charles Péguy (voir notre numéro 6 bis, de décembre 2000). Youri
Malinine était d’une exquise gentillesse et d’une intelligence érudite qui
manqueront hélas à l’école pétersbourgeoise de médiévistique non moins qu’à ses
amis.
Jamais un
numéro n’a aussi bien porté ces drapeaux qui colorent sa couverture :
Russie, Pologne, Finlande et France collaborent activement à une meilleure
connaissance de Jeanne d’Arc et Charles Péguy, ou nous font connaître deux
poètes : Lassi Nummi et Jan Twardowski.
Pour ce dernier, il s’agit en réalité d’un prolongement
plutôt que d’une entrée en matière, puisque notre numéro 10 donnait quelques
extraits de son œuvre. En
revanche, le lecteur du Porche découvrira probablement ici Lassi Nummi,
dont Yves Avril nous offre un choix de poèmes, introduits et traduits en
français, pour la première fois, par ses soins. On jugera de l’intérêt de cette
traduction par le fait que le catalogue de la Bibliothèque nationale de France
indique que ce poète n’a pas été traduit depuis l’anthologie – épuisée –
des Poètes finnois (côté livres) et depuis Aaro Hellaakoski et la
poésie finnoise d’aujourd’hui (côté revue)[1].
Malgré la variété de ce numéro, nous n’aurions garde
d’oublier l’Estonie, qui nous
présente aujourd’hui Lydia Koidula : faudra-t-il ajouter un nouveau
drapeau à notre couverture ? Sans doute. Sa culture, son histoire proche
ou lointaine, sa situation entre Russie, Pologne et Finlande, tout porte
l’Estonie à passer sous notre porche pour y entendre Charles Péguy ou méditer
sur la vie de Jeanne d’Arc.
La
rubrique des comptes rendus ne désemplit pas et il est heureux que je ne sois
plus le seul à la tenir. Un poème clôt ce numéro, qui ne devra pas trop étonner
nos lecteurs : c’est certes une Jeanne des plus originales, un blason
johannique du XXe siècle, une manière de poème en prose. Mais c’est
aussi René Char qui rend hommage à la Pucelle de France.
Vous
trouverez dans le prochain Porche la fin des Actes du colloque de
Pieksämäki. Nous avons d’ailleurs la joie d’annoncer la reprise du compte rendu
de ce colloque par Jacques Birnberg dans le Carnet austral, revue de l’Australian
Society for French Studies[2] et en tête de la section Conference
Reports. Nous ne mentirons donc pas si nous affirmons que ce qui écrit dans
le Porche fait le tour de la terre.
Romain Vaissermann