Chers Amis,
Ce
numéro du Porche clôt les Actes du colloque finlandais de
Pieksämäki, au moment où nous songeons à participer à des festivités organisées
à Turku, qui sera en 2011 capitale européenne
de la culture. Nous vous tiendrons bien sûr au fait de l’avancement de ce
projet, comme de tous nos projets internationaux. Parmi les Actes se
distingue l’étude critique de la Ballade du cœur qui a tant battu due à
Jacques Birnberg. Qu’on juge de son importance : elle invite à revoir les
principes mêmes de l’édition des Œuvres poétiques complètes de Charles
Péguy.
Suit la
traduction de deux articles parus il y a quelque temps dans les Problèmes
d’histoire sociale et de culture au Moyen-Âge et au début des Temps Modernes[1], l’un de
Pavel Kryloff, l’autre de Youri Malinine. Le Porche abrite ensuite, et
ce pour la première fois, des extraits de mémoires universitaires récemment
soutenus et écrits par des passionnés : une étudiante de littérature[2], un étudiant
d’histoire déjà familier des revues[3]. Ces deux
jeunes plumes élargissent un peu plus le cercle de nos amitiés, et c’est très
bien. Le Porche ne pouvait produire de ces deux mémoires riches et
fournis que des extraits ; aussi voudra-t-on considérer certain début
abrupt ou certaine conclusion « en falaise », comme dirait Péguy,
comme des bizarreries à mettre, le cas échéant, sur le compte de notre propre
découpage. S’ajoute à ces mémoires une étude franco-russe racontant à grands
traits la vie d’une artiste ayant illustré Péguy : curiosité qui
intéressera, nous l’espérons, nos lecteurs russes.
Jeanne d’Arc ne cesse de susciter de nouveaux
ouvrages ; nous en analysons deux dans la rubrique désormais permanente
des comptes rendus. La rédaction assure qu’elle rendra compte de tous les
livres, s’ils sont en rapport avec nos deux figures tutélaires, qu’auteurs et
éditeurs voudront bien lui envoyer. C’est d’ailleurs par cette voie, qui montre
la confiance que nous accordent désormais les maisons d’édition, que nous avons
eu connaissance des deux ouvrages cette fois lus pour vous. Le ton de ces
recensions montre assez leur indépendance d’esprit.
Le Porche vous offre ensuite quelques instants de poésie. La
couronne de Jeanne d’Arc s’agrandit d’un sonnet (non point péguien, puisqu’il
fait quatorze vers !) qu’on aura l’indulgence de juger moins à sa réussite
formelle qu’à son inspiration originale. Yves Avril nous propose ensuite un
poème de Serge Avérintsev inspiré d’un thème de Simone Weil et placé sous le
patronage de Venance Fortunat. La poésie bilingue devient une des
spécialités de la revue, vraiment interculturelle. À preuves encore ces
extraits poétiques de Thanh-Vân Tôn-Thât, qui sait prendre l’accent du souvenir
dans Le Pays d’avant, emportant les lecteurs du Porche, une fois
n’est pas coutume, vers l’Asie.
Attirons maintenant
l’attention des lecteurs du Porche sur deux événements, l’un passé,
l’autre à venir.
Margo
Stanisławska-Birnberg, dont nos lecteurs ont lu une étude de « La
résurrection de l’art aborigène » dans le numéro 21 du Porche, a
présenté à Ormoy-la-Rivière et en terre péguiste, à Gif-sur-Yvette, une
exposition sur l’art aborigène du désert central australien : « La
voix de la terre », assortie de conférences et de diverses projections de
films, du 22 septembre au 30 septembre 2007. « Les peintures rupestres
aborigènes, remontant à 50 000 ans, font partie des œuvres d’art les plus
anciennes sur terre. Elles constituent autant d’interprétations originales des
mythes et ornaient les lieux de culte et les assemblées tribales. Ce n’est
qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle que les artistes
aborigènes ont commencé à peindre sur toile et à utiliser des peintures
acryliques. Cette forme vivante et originale de leur art est étroitement liée
aux traditions de leur ancienne culture. » À défaut d’avoir pu assister à
cette exposition, nous avons apprécié son remarquable site http://www.artdudesert.fr/
Laissons place pour
finir à un communiqué venu d’une terre plus proche par les kilomètres, de
Russie :
Du 13
au 15 mars 2008, le Centre d’Études Françaises, le Centre Jeanne d’Arc –
Charles Péguy et la Faculté de Philologie de l’Université d’État de
Saint-Pétersbourg ont le plaisir de vous annoncer leur IXe colloque international
d’études franco-russes, portant ce titre ambitieux : « Russie et France : Modernisme, Post-modernisme,
Anti-modernisme ».
Les
communications et discussions s’organiseront autour des axes suivants :
études péguistes, études claudéliennes, études johanniques, étude des échanges
entre Russie et France.
Dans le
cadre du colloque sera inaugurée la bibliothèque léguée au Centre Jeanne d’Arc
– Charles Péguy de Saint-Pétersbourg par le grand péguiste français Robert
Burac (1935-2006). Ce colloque s’inscrit dans un contexte interdisciplinaire
traditionnel pour les activités du Centre d’Études Françaises. Il se déroulera
sur trois journées, proposera une série de conférences invitées et une série
d’interventions sélectionnées sur la base d’un appel à communiquer.
Toute la rédaction du Porche souhaite aux
organisateurs de ce colloque une pleine réussite dans leur entreprise et à tous
ses lecteurs une excellente année 2008.
[1] Volume II, Saint-Pétersbourg, Édition de
l’Université d’État de Saint-Pétersbourg, 2000, pp. 129-137 et 150-159.
[2] Évelyne Beuzit, aujourd’hui assistante éditoriale
aux éditions normandes Orep, nous livre ici des extraits de son mémoire de
maîtrise Charles Péguy. La poétique de l’âme charnelle, Université
catholique de Lille, 2001. Comment est-elle venue à Péguy ? Eh bien tout
simplement en le découvrant en licence à l’occasion d’un cours. Que les
enseignants se le disent : faire lire Péguy fait vivre le péguisme !
[3] On lira du même Thomas Roman, professeur agrégé d’histoire,
« L’Indépendance. Une revue traditionaliste des années 1910 »,
Mil-neuf-cent, n° 20, 2002, pp. 173-193 et « L’Indépendance (1911-1913)
et la crise de la bourgeoisie française », Revue française d’histoire
des idées politiques, n° 17, 2003. Ce sont des exploitations de son mémoire
de D.É.A. : « L’Indépendance », 1911-1913. Une revue
traditionaliste des années 1910 dans le milieu littéraire parisien de la Belle
Époque, Institut d’Études politiques de Paris, 2001.