Éditorial

 

Le présent numéro du Porche se compose des Actes du colloque organisé par nos collègues péguistes du Centre Jeanne d’Arc – Charles Péguy de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg[1]. Nos lecteurs voudront bien excuser le disparate de leur contenu : comme il fut impossible d’obtenir toutes les versions complètes des interventions, certains textes présentés ici sont en réalité des résumés, quand d’autres sont complets. Ce numéro rejoint donc nos habitudes des débuts, quand nous publiions les résumés des premières communications, à l’époque où, en Russie, Charles Péguy n’était guère qu’un nom, même pour les spécialistes russes de littérature française, et où Jeanne d’Arc sortait à peine de l’ombre où la maintenaient des a priori politiques.

Le Centre Jeanne d’Arc – Charles Péguy a maintenant quinze ans : si notre association a été créée en 1996 sous le nom d’Association des amis du Centre Jeanne d’Arc-Charles Péguy de Saint-Pétersbourg, ce n’est en effet qu’après la fondation de ce Centre, apparu en 1995 à l’Université des Syndicats de Saint-Pétersbourg et dirigé alors par Tatiana Taïmanova pour les études péguistes, et Pavel Krylov pour les études johanniques.

Quinze ans : une adolescence, mais guère tumultueuse. Certains contacts ont ainsi été pris avec des associations voisines sinon jumelles : « Association universelle des Amis de Jeanne d’Arc », « Connaissance de Jeanne d’Arc », « Association des Amis du centre Jeanne d’Arc », « Présence de Jeanne d’Arc ».

L’« Association universelle des Amis de Jeanne d’Arc » (http://www.amis-jeanne-darc.org/), quasi-confessionnelle (elle vient de publier ainsi tout un dossier sur la pensée de Joseph Ratzinger), a été fondée en 1953 pour présenter une image complète de Jeanne d’Arc dans un esprit strictement culturel et répondre à toute manœuvre visant à fausser son image. Elle édite une revue annuelle dont a paru le numéro 195 en décembre 2007 et qui a lancé, après une brève interruption, une Revue Jeanne d’Arc dont le premier numéro vient de paraître, daté de mai 2010.

« Connaissance de Jeanne d’Arc » (http://jeannedarc.chinon.free.fr/) a été fondée en 1960 pour organiser et gérer le musée « Jeanne d’Arc » de Chinon, pour promouvoir les études johanniques et mieux faire connaître l’héroïne nationale. Elle a édité une revue annuelle dont a paru le dernier numéro en 2008… Désormais fusionnée au sein des « Amis du Vieux Chinon », créés pour leur part en 1905 et éditant un bulletin annuel désormais centenaire[2], l’association n’en tient pas moins à faire vivre la tradition d’un hommage à la Pucelle d’Orléans début mai. Mise en sommeil pendant un temps, la cérémonie reprit à Chinon cette année, le 9 mai, avec une messe suivie d’un cortège vers la statue de Jeanne, où furent déposées des gerbes. Comme cela se fait à Orléans, une Jeanne jeune et souriante, accompagnée de sa garde d’honneur, menait le défilé, en présence de divers officiels, dont le sénateur Yves Dauge. Frédéric de Foucaud, président des « Amis du Vieux Chinon », a alors annoncé que l’hommage à Jeanne rejoindra en 2011 le château, avec l’accord du Département, « dans un esprit plus laïc et républicain », selon les termes repris dans La Nouvelle République du 11 mai 2010.

L’« Association des Amis du centre Jeanne d’Arc » (http://cths.fr/an/societe.php?id=2799) a, quant à elle, été fondée en 1974 pour aider le Centre Jeanne d’Arc d’Orléans à soutenir la recherche historique sur le personnage de Jeanne et sur les diverses questions qui se rattachent à son histoire, ainsi que pour encourager les donateurs éventuels. Elle édite une revue « annuelle » mais dont le dernier numéro, 29, a paru en 2005…

« Présence de Jeanne d’Arc » édite depuis juin 2005 une excellente lettre d’information bibliographique paraissant deux fois l’an, et parfois plus souvent, qu’on peut se procurer auprès de Marie-Paul Renaud, 2, rue des Trois-Fontaines, 39600 Abergement-le-Grand (« numéros déjà parus contre un timbre »).

Quant à l’« Amitié Charles-Péguy », que je ne saurais oublier, et dont les fondements remontent à 1942, elle fut et reste comme une mère pour nous tous. Notre association entend d’ailleurs à son imitation, au titre des sociétés d’amis d’auteurs, demander une subvention au Centre national du Livre, subvention qui, si elle était obtenue, équilibrerait heureusement nos bilans financiers, comme le montrera la lecture des comptes rendus de notre dernière Assemblée générale.

Me reste à vous recommander la lecture d’un article indépendant des Actes, tout nouveau, puisque paru en juillet 2010 dans La Règle du Jeu, revue dirigée par Bernard-Henri Lévy, après avoir donné lieu dans ses grandes lignes à une causerie organisée à l’Amitié Charles-Péguy. Remercions de nous avoir autorisés à le reproduire l’Amitié Charles-Péguy, La Règle du Jeu et l’auteur de l’article, Michaël de Saint-Cheron. Ce dernier, né en 1955 d’une mère juive bruxelloise et d’un père membre de la noblesse catholique champenoise, attiré par la spiritualité (notamment par l’entremise de Malraux, dont il est un spécialiste), entreprit à l’âge de vingt-sept ans une vraie téchouva. D’un jour de Yom Kippour, en septembre 1982, où il avait pénétré dans la synagogue parisienne de la rue Montevideo, il écrivit même : « Je reçois en plein cœur la révélation du peuple juif. » Il s’est immédiatement réjoui d’être publié par le Porche, non sans citer ce quatrain de la « Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres » dont on comprend qu’il l’affectionne particulièrement :

 

Quand nous retournerons en cette froide terre,

Ainsi qu’il fut prescrit pour le premier Adam,

Reine de Saint-Cheron, Saint-Arnould et Dourdan,

Veuillez vous rappeler ce chemin solitaire.

 

Bonne lecture à tous et bonne rentrée scolaire et universitaire !

 

Romain Vaissermann

 



[1] Compte rendu par Claire Daudin dans Le Porche 26, avril 2008, pp. 3-5. – Claire Daudin vient de publier dans la revue de l’Institut des sciences et théologie des religions de Marseille, Chemins de dialogue, une version amplifiée de la communication qu’elle avait faite en Pologne et intitulée « Les maisons de Moissac » (cf. Le Porche 29, avril 2009, pp. 58-63).

[2] Dernier paru sans compter les hors-séries : tome XI, n°4, 2010.