Blagues (2)

 

 

Ça Fait Trop Chaud

 

Un chef syndicaliste meurt et se présente au Paradis. « – Pas question, » lui dit saint Pierre ; vous ne pensez pas qu’après avoir ennuyé les usagers, vous allez rester chez nous ? Allez au Diable ! » Quelques jours plus tard, Satan, alarmé, vient trouver son collègue saint Pierre : « – Joli cadeau que ce meneur ! Je ne sais pas comment il a endoctriné mon équipe de diablotins, mais depuis ce matin, nous n'avons plus de chauffage : ils demandent sans condition un abaissement des maxima Celsius ! »

 

 

Meilleur vœu

 

La Vierge de Saint-X en Périgord apparaît un jour à une jeune bergère. Elle lui propose de faire un vœu pour lequel elle intercédera. La jeune fille lui demande d’unir toutes les religions du monde. Mais la petite Vierge se désole : elle n’est pas de taille, il faudrait pour cela invoquer Dieu directement, Dieu le Père et ses anges... Alors, la bergère prie la Vierge d’unir du moins tous les chrétiens en une seule Église. Là encore, la Vierge se dit bien incapable d’accomplir un tel miracle. Pour cela, c’est une bonne douzaine de grands saints qu’il faudrait... Enfin la bergère dit à la Vierge qu’elle voudrait bien trouver mari pieux, fidèle et qui pratique le dimanche. La Vierge répond, embarrassée : « – Ouh la la! Bon, écoute : on va revenir à ton premier vœu... »

 

 

Errare humanum, perseverare diabolicum

 

Question 1 : Ma solution vit au Vatican, a été élue par des cardinaux, dirige l’Église catholique et se termine par « -ouille ». Qui suis-je?

Le Pape, andouille !

Question 2 : Ma solution vit au Vatican, a été élue par des cardinaux, dirige l’Église catholique et se termine par « -ire ». Qui suis-je?

Le Pape, andouille : tu viens de le lire !

 

 

Où es-tu ?

 

Le Pape est mort et monte au Paradis où il retrouve tous les pontes des religions : dans un café, voici Bouddha qui déguste son thé avec Shiva et Râ autour d’une table. Jésus boit du rouge sur la terrasse et bavarde avec son Père. Ils y sont tous, sauf un. Le Pape s’étonne quelque peu de ne pas voir Mahomet et le dit à saint Pierre : « – Où est donc le prophète d’Allah ? – Tu veux le voir ? Je l’appelle. » Pierre se tourne vers le comptoir : « – Momo, deux cafés par ici ! »

 

 

L’enfer, c’est pas l’autre

 

Un fumeur patenté meurt d’un cancer du poumon. Avec lui, la cure de désintoxication avait échoué. Il monte au Ciel. Saint Pierre relègue ce pécheur en enfer ; mais encore peut-il choisir (seul choix laissé au damné) entre l’enfer du feu et l’enfer de la cigarette. Notre homme demande un aperçu des deux pour choisir. Il voit dans le premier une énorme géhenne où les gens brûlent dans d’atroces souffrances. Dans le second au contraire, s’offrent à la vue des champs de tabac et au beau milieu une grande usine à cigarettes d’où sortent des paquets prêts à consommer. Les habitants de cet enfer semblent tristes. « Idiots de non-fumeurs » – pense notre homme. Sans hésiter, il déclare à Satan que, puisque l’on peut choisir, à tout prendre, il préférerait cet enfer de la cigarette... Satan acquiesce sans mot dire et referme la porte de ce paysage agréable. Notre fumeur incorrigible court alors dans les champs de tabac, à l’usine, prend un paquet, l’ouvre, sort une cigarette, aborde une des tristes figures qui sont là : « – Auriez-vous du feu ? – Ah non; vous ne savez pas ? Ici, c’est l’enfer de la cigarette, pas celui du feu. »

 

 

La dernière volonté du Pape

 

La santé du Pape est en péril. Pour la sauver, il faut faire bombance, manger tout au moins un gâteau, c'est-à-dire braver le péché de gourmandise ; et le Pape ne s’y décide qu’à regret. Pensant que le service de son Église prime sur son salut personnel, il finit par donner ses ordres, de façon à atténuer le péché qu’il va commettre : « – Faites cuisiner la pâte, que l’on aura bénie, au son des cloches liturgiques et dans le monastère de Saint-X... Ensuite, que le gâteau soit de la forme de la sainte Croix. Tertio, qu’on ne me le serve pas le dimanche ni pendant Carême. Enfin, il faudrait que le surmonte un grand coulis de chocolat pâtissier. » Le cardinal cuisinier, quelque peu étonné, se permet de demander au saint Père la raison de cette dernière précaution. Alors le Pape : « – Mais c’est que j’aime ça, pardi ! »

 

 

Article paru pour la Carême 1998 dans Sénevé (Aumônerie catholique des élèves de l’É.N.S.)